ARGUMENT
Historiquement, la création artistique a été considérée comme une des formes les plus abouties de spiritualité, élevant l’âme au-delà des contingences matérielles et des buts pulsionnels. A l’adolescence, la génitalisation du corps est vécue comme la source de fantasmes affolants. Sous l’effet d’un collapsus entre l’actuel et le refoulé, les limites entre imaginaire et réalité tendent à s’estomper, confrontant l’adolescent à un éprouvé énigmatique. La sexualité génitale est-elle sublimable alors qu’elle ouvre sur un but sexuel impliquant une satisfaction pulsionnelle ? Rimbaud comme Basquiat ont montré que l’adolescence peut être le temps d’une ouverture de la vie psychique sans équivalent, suggérant que la créativité et l’adolescence se tiennent la main. Au point que Bernfeld a associé la sublimation adolescente au génie, sans doute en pensant à Freud dont il fut le premier biographe.
Face aux mouvements d’angoisse apparaissant pour assumer la métamorphose et la nouvelle solitude face aux autres adultes et pairs, la capacité à jouer avec ses représentations donne un élan à l’adolescent qui, comme dans une séance, peut associer librement et créer en fonction de ce qui résonne en lui. Lorsque Winnicott compare peindre et danser, lorsqu’il comprend le football comme un jeu créatif, il suggère que ces diverses modalités de sublimation s’insèrent dans un espace de créativité au service d’une personnalisation, d’un mouvement subjectif à la fois source de réjouissance et de contact avec son vrai self. La création adolescente est autant figuration d’un état interne qu’appel à représentations, appartenant à la réalité externe tout en étant un écho réverbérant et créatif du monde interne. L’adolescent n’a-t-il pas un besoin essentiel de créer, même lorsque cela n’est pas reconnu comme tel dans le champ social ? Les adolescents n’échangent-ils pas entre eux autour de ce qu’ils ont créé, pour mieux se connaître et se rencontrer ? Ne déterminent-ils pas des élans créatifs nouveaux dans la société, impactant les modes adultes, comme ces adolescentes qui, par leurs hurlements, empêchaient les Beatles de s’entendre jouer au Madison Square Garden ?
Ce colloque donnera la part belle à la diversité des pratiques cliniques autour de la création, que ce soit dans le contexte d’une séance de psychothérapie ou dans les espaces qui s’appuient sur des médiations ; il s’appuiera également sur les inventions adolescentes, des plus classiques au plus contemporaines, inscrites dans la culture et/ou la psychopathologie.
PROGRAMME
8h45 : ACCUEIL
9h – 9h15 : OUVERTURE avec F. Houssier, Président du CILA.
Président de séance : J.-Y. Le Fourn
9h15 – 10h00 : CONFERENCE INTRODUCTIVE d’A. Brun, « Figures du processus créateur »
10h – 10h45 : CONFERENCE de F. Houssier, « Moments de surprise dans la psychothérapie d’adolescent »
Discutante : F. Dargent
10h45 – 11h15 : Pause
11h15 : TABLE RONDE Créations et constructions
- Cornalba : « Plaisir de la création, contrainte à créer : dialectique de la sublimation à l’adolescence»
- Caule : « Créer le passé, rêver l’avenir : le travail de construction dans les psychothérapies d’adolescents »
- Blanquet : « L’adolescent : créateur de scènes ?»
Discutant : F. Marty
12h45-14h : Pause repas
Président de séance : F. Marty
14h – 14h45 : CONFERENCE de V. Estellon, « Romain Gary : le vin des morts »
Discutant : J.-Y. Le Fourn
14h45 : TABLE RONDE Créations culturelles
- Ravit : « Créations et transformations»
- Givre : « Vertus de la narrativité et du flow rap»
- Haza : « Ecriture et fantaisies sexuelles à l’adolescence»
16h15 – 17h : CONFERENCE d’I. Darrault Harris, « Créer pour guérir à l’adolescence ».
Discutante : C. Matha
17h – 17h30 : Conclusion par E. Caule et F. Houssier
Tarif :
Individuel: 50 €
Etudiant Chômeur : 25 € (avec justificatif)
Formation continue : 80 €
Chèque à établir à l’ordre du CILA
N° de Formation Permanente CILA : 11 75 30 17 575
Contact : T. Rebelo – 8 rue Martin Bernard, 75013 Paris
01 45 35 21 77
Mail : cila.colloque@gmail.com