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N E W S L E T T E R
Janvier 2016
Création d’une chaîne YouTube consacrée aux conférences du CILA intitulée « Carte blanche à… »
… Philippe Gutton.
Voir p.2
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SEMINAIRES DU CILA
« A partir de l’adolescence de Dirigé par Florian Houssier
« Masculin/Féminin », Dirigé par Annie Birraux, Philippe Givre, Anne Tassel A lire p. 3
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Lettre du président
De quelques versions du père L’étendue du deuil brutal qui nous frappe tous en tant qu’être humain nous enveloppe désormais depuis plusieurs semaines, une zone grise qui s’étend comme un linceul sur nos âmes meurtries A lire p.2 |
FORMATIONS
La semaine du CILA Du 23 au 27 mai 2016- PARIS
ACTUALITÉ DE LA PSYCHOPATHOLOGIE DE L’ADOLESCENT Conduite d’échec à l’adolescence
Comme chaque année, ce stage de 30 heures s’adresse aux psychiatres, aux psychologues cliniciens et aux soignants ou éducateurs d’adolescents souhaitant parfaire leur formation à travers un approfondissement ou une actualisation de leurs connaissances en psychopathologie de l’adolescent.
A lire. p.5 |
Collège International de l ’Adolescence
Université Paris 7 Denis Diderot
26 rue du Paradis – 75010 Paris
www.cila-adolescence.com
L’Assemblée Générale du CILA aura lieu le samedi 13 février 2016
Elle sera suivie de la remise du prix de thèse du CILA attribué à Elise PELLADEAU
Réservé aux membres |
Dernières parutions et prochains colloques à découvrir en page 6 |
Lettre du président p.2
Séminaires p.3
Formations p.5
Dernières parutions p.6
Colloques à venir p.7
De quelques versions du père L’étendue du deuil brutal qui nous frappe tous en tant qu’être humain nous enveloppe désormais depuis plusieurs semaines, une zone grise qui s’étend comme un linceul sur nos âmes meurtries. Cette violence qui dépasse l’entendement provoque une activité interprétative quasi-maniaque pour tenter de saisir et de comprendre ; d’un autre côté, on entend certains hommes politiques refuser toute explication socio-psychologique, mais de l’autre, une mise en sens n’est-elle pas nécessaire ? Ne serait-ce que pour sortir de la confusion à laquelle nous confrontent ces jeunes qui attaquent d’autres jeunes à la façon d’une guerre fratricide sous-jacente. Parmi les lectures possibles de ces attentats apparaît une opposition parfois frontale entre un mode de vie où le temps est donné à une adolescence à vivre, ne serait-ce que pour ressentir que la vie est une expérience qui vaut la peine d’être vécue ; de l’autre, on pourrait penser notamment à un fantasme morbide de maturation magique : tuer et se tuer permettrait donc de faire un voyage initiatique dont l’issue serait garantie, une espèce de paradis sur commande qui shunte le passage adolescent ainsi qu’une autre issue potentielle, celle consistant à prendre progressivement sa place dans la société. Et en se décalant du côté de Winnicott, on se met à rêver du père que ces enfants et adolescents n’ont probablement pas connu : un père qui endosse une part de la haine adressée à la mère et qui fait sa part du travail psychique, incluant de s’occuper de la mère ; un père qui incarne la vivacité de la rue, suggérant en guise de perspective une vie sociale et relationnelle vibrante en dehors de la famille ; un père qui par sa présence au petit déjeuner montre qu’il n’a pas été détruit par nos rêves et autres fantasmes destructeurs. Donner, construire, réparer, le tout pour pouvoir créer et jouer, voilà un horizon élaboratif défini à grands traits pour continuer à entendre les adolescents là où ils continuent de nous attendre et d’espérer. Florian Houssier, Président du CILA « Bonne année à tous » |
Création d’une chaine YouTube consacrée aux conférences du CILA intitulée
« CARTE BLANCHE A… », dont la première fut proposée le 15 Décembre 2015 à Philippe GUTTON, dont l’exposé interrogeait la nature adolescente du personnage du roman de Erri de Lucca « Tu, mio ». Fallait-il le considérer comme arrêté par une adolescence évitée, ou saisi par la question du féminin, de ce qu’est une femme et de l’état amoureux ? Cliquez pour visionner
CARTE BLANCHE à Catherine CHABERT prévue le 17 Mai 2016 AU FIAP. |
Séminaire « A partir de l’adolescence de S. Freud » dirigé par Florian Houssier
24/11/16, 5/01/16, 2/03/16, 3/05/16
« Les psychanalystes sont bon gré mal gré soumis aussi bien aux effets de l’histoire qu’à ceux de leurs histoires de famille » (J.-B. Pontalis)
Plonger dans l’histoire en prenant soin de recontextualiser le cadre des propositions et des hypothèses mobilisées par le matériel découvert ne vise pas à énoncer une vérité, toujours relative et plurielle ; l’investigation historique, ce ferment de la pratique psychanalytique, ouvre sur une triple dimension, clinique, théorique et biographique. En explorant les arcanes biographiques de l’adolescence de Freud, on (re-)découvre la passion archéologique pour les fouilles en laissant courir un fil associatif articulant ces trois aspects.
Selon E. Rodrigué, l’adolescence est la période la moins connue de la vie de Freud, et donc la moins pensée jusqu’ici. Plus encore, jamais on n’a vraiment parcouru l’œuvre de Freud pour collecter les éléments biographiques épars qu’il a laissé derrière lui, les biographies passant souvent rapidement ce sujet-là. Deux documents essentiels ont cependant émergé dans les dernières décennies, permettant de se faire une idée plus précise de ce que fut l’adolescence de Freud : ses lettres de jeunesse, particulièrement les lettres qu’il fit parvenir à son principal ami de l’époque, Eduard Silberstein. Si Freud a brûlé toutes les lettres de ses correspondants d’alors, il a précisé à sa future femme, Martha, qu’il n’en ferait rien avec celles qu’elle lui a envoyées, ce qui permet d’avoir accès à un autre temps, plus tardif, de son adolescence, les quatre premières années de sa liaison avec Martha Bernays. On pourra toujours remettre en question le caractère adolescent de cette correspondance ; pourtant, I. Grubrich-Simitis, peu connue pour son intérêt pour l’adolescence, conclut son article concernant l’ensemble des lettres entre les deux fiancés en invoquant le caractère encore adolescent des positions prises par Freud tout au long de cette correspondance. Ceci nous laisse penser, comme le fit Freud à propos de Jung, que la dimension juvénile d’une personne ne dépend pas de son âge, ouvrant par là même la dimension processuelle et non seulement ponctuelle de l’adolescence.
Un second temps cristallise l’attention de Freud sur son adolescence, dans un après-coup liant son auto-analyse à sa relation avec Fliess et l’élaboration de l’Interprétation des rêves ; de cet ouvrage majeur à la relation avec Ferenczi autour de la notion de « troisième puberté », nous ferons circuler les représentations les plus significatives pour montrer que l’intérêt de Freud pour l’adolescence ne s’arrête pas au troisième essai sur la théorie de la sexualité. Ce second temps nous amènera à ouvrir notre propos pour montrer la jonction entre les éléments biographiques et certaines explorations théorico-cliniques : ces dernières ne concernent pas seulement les débuts de la psychanalyse autour de la sexualité des jeunes hystériques, de l’après-coup, de la neurasthénie ou de la névrose actuelle ; elles concernant également la psychologie de la vie amoureuse, l’inquiétante étrangeté ou encore l’élaboration du mythe de la horde primitive, et probablement d’autres textes à revisiter pour en saisir ce qui, parfois à l’insu de Freud lui-même, continue de travailler autour de l’adolescence dans son œuvre.
Séminaire « Masculin/Féminin », dirigé par Annie Birraux, Philippe Givre, Anne Tassel
Dates du Séminaire : Mardi (20h45) 17/11/15, 1/12/15 , 2/02/16, 29/03/16
Ce séminaire s’inscrit dans la continuité des travaux entamés il y deux ans. Son orientation thématique reste centrée sur l’axiomatique : Adolescence masculine/adolescence féminine – Expressions pathologiques et symptomatiques masculines et féminines.
La première année, nous avions débuté cette recherche en adoptant pour fil conducteur : « Violence et criminalité chez les adolescents et chez les adolescentes », toujours avec le souci de penser le différentiel masculin/féminin. Nous avions pu ainsi bénéficier de plusieurs contributions des membres du CILA (Emmanuelle Caule, Jean-Yves Chagnon, Jacques Dayan, Florian Houssier, Arlette Robo). Des invités extérieurs au CILA (Dominique Guyomard, Bernard Brusset, Christophe Dejours) avaient également apporté des contributions importantes pour l’approche de notre thématique.
Cette année, nous orientons nos réflexions vers « Les conduites d’auto-sabotage dans leur différentes expressions masculines et féminines » afin de dialectiser conduites antisociales (violence, délinquance, criminalité) et conduites d’autosabotage (tentatives d’autolyse, automutilations, addictions, conduites de retrait social, etc.), ce qui nous permettrait d’apprécier leur répartition et leur nature dans la population adolescente filles et garçons.
Au-delà de ces estimations statistiques, il s’agirait de penser ce que nos constats psychopathologiques peuvent apporter à la construction d’une métapsychologie plus fine des processus adolescents. Comment en effet, articuler le versant masculin et le versant féminin au-delà des antagonismes que ces conduites antisociales sont censées exprimer et traduire ? En tenant compte de leur dimension ordalique, en quoi cèdent-elles à la revendication des pulsions de vie ou dans la lignée des conduites d’autosabotage ne répondent-elles pas davantage à l’influence du narcissisme de mort ?
Programme de travail à télécharger ici
Prix de thèse du CILA
Le CILA organise tous les deux ans un prix de thèse doté de 1500 € destiné à récompenser un doctorant ayant soutenu une thèse d’excellence sur le thème de l’actualité de la clinique et/ou de la psychopathologie clinique à l’adolescence. La procédure est la suivante : remise d’un résumé de thèse au plus tard au 1er Janvier de chaque année impaire, sélection par le jury et appel des manuscrits retenus, lecture des manuscrits dans le 1er trimestre, délibération du jury à la fin du trimestre, remise du prix par le président du CILA lors d’une cérémonie ultérieure. Cette année 2015 le jury a attribué son prix à Elise PELLADEAU pour sa thèse intitulée : « Infractions sexuelles à l’adolescence : du processus adolescent à la psychopathologie. Comparaison de la place de l’objet victimisé dans l’économie psychique de celui qui agresse en fonction de la nature de l’acte commis. Entre actes commis seul et actes commis en groupe », thèse dirigée par François POMMIER à l’Université Paris Ouest La Défense, et ayant obtenu la mention « Très honorable avec félicitations ». Contact : J.-Y.CHAGNON |
La semaine du CILA
ACTUALITÉ DE LA PSYCHOPATHOLOGIE DE L’ADOLESCENT
CONDUITES D’ÉCHEC À L’ADOLESCENCE
Du : 23 au 27 Mai 2016
de 9h à 12h et de 14h à 17h
Lieu : FIAP Jean Monnet, rue Cabanis, 75014 Paris
Ce stage de 30 heures s’adresse aux psychiatres, aux psychologues cliniciens et aux soignants ou éducateurs d’adolescents souhaitant parfaire leur formation à travers un approfondissement ou une actualisation de leurs connaissances en psychopathologie de l’adolescent.
Depuis deux décennies environ les modalités d’expression psychopathologique des adolescents occidentaux se sont modifiées. Quel qu’en soit le registre expressif (troubles des conduites alimentaires, conduites d’agression contre soi ou contre autrui, prises de risques, addictions, difficultés scolaires, etc.) cette psychopathologie se caractérise par des conduites d’échec répétées entravant le processus adolescent de subjectivation. Les mécanismes d’autosabotage qui les soutiennent visent différentes fonctions (pulsionnelles, narcissiques, défensives, etc.) qu’il importe de reconnaître car leurs logiques masochistes paradoxales se transfèrent dans la relation au clinicien.
Le stage, animé par des spécialistes reconnus de la question, explorera à travers des exposés théoriques et des études de cas, la fonction et la place de ces modalités psychopathologiques singulières, contextualisées par les modifications socioculturelles contemporaines qui induisent de nouveaux rapports à soi-même et aux autres.
Conférenciers et titres des interventions :
Lundi : Annie Birraux : Professeur honoraire, Paris Diderot : Absentéismes et phobies : la phobie scolaire existe-t-elle ? ; Jacques Dayan : Professeur Caen : Echec interne, échec externe ; Mardi : Emmanuelle Caule : Chargée de cours, Bordeaux : L’ennui et la paresse ; Jean Pierre Pinel : Professeur Paris 13 : Le traitement institutionnel des échecs de la symbolisation : l’exemple des ITEP ; Mercredi : Jean Yves Chagnon : Professeur, Paris 13 : Echec scolaire et délinquance : approche psychopathologique ; Philippe Givre : Maître de conférences, Paris Diderot : L’auto-sabotage à l’adolescence ; Jeudi : Florian Houssier : Professeur, Paris 13 : Echouer pour réussir. Catherine Matha : Maître de Conférences, Paris 13 : Fonction du masochisme dans les conduites d’échec à l’’adolescence ; Vendredi : François Marty : Professeur Paris Descartes : Echec et rebond ; Annie Birraux et François Marty : Conclusions.
Stage de 30 heures – Coût Individuel : 800 € – Institutions : 1100 €
Centre de Formation du CILA
Adresse du Siège social : Université Denis Diderot Paris VII
UFR SHC. Case courrier 7058
75205 Paris cedex13
Adresse postale : CILA. 4, villa Eugène Manuel- 75016 Paris
Numéro d’agrément : 11 75 30175 75
Numéro Siret : 428 476 253 0004
Brigitte Blanquet, membre du CILA, nous invite à partager avec elle cette dernière parution Jalousie(s), dont elle a écrit un chapitre « la jalousie primaire et l’expérience de la déchirure », dont la ré-activation à l’adolescence mène parfois à ces actions risquées.
Jalousie(s)
Un affect de la souffrance, une souffrance de l’affect
Sous la direction de Patrick Ange Raoult psychologue clinicien, maître de conférences HDR Grenoble 1, Expert, CRPPC Université Lyon 2, CERP, GECPA.
La jalousie, déchirure violente, affecte chacun. Elle associe à la fois la douleur affective, le deuil quant à la perte de la maîtrise et de l’omnipotence infantile dans la relation à l’autre, mais aussi la perte du lien de confiance. Elle est aussi gêne ou honte vis-à-vis de son éprouvé et de l’image donnée aux autres de soi. Jalousies amoureuse, fraternelle, familiale, professionnelle… Le plus souvent pénible, douloureuse, voire explosive, elle peut au contraire se manifester de manière insidieuse, secrète. Jalousie névrotique ou paranoïaque… elle revêt des costumes bien différents. Quelle est l’origine de cet affect ? Comment comprendre cette distorsion du lien à l’autre ? Pourquoi peut-elle envahir le fonctionnement psychique ? Les auteurs de cet ouvrage explorent la jalousie dans ses multiples dimensions: sa violence, ses crises et ses scènes, ses constructions parfois délirantes, son travail destructeur dans la relation…
La jalousie serait à l’image de la pomme empoisonnée: à la fois succulente, tentatrice et maléfique. Comment le clinicien peut-il entendre la jalousie et l’aborder ? Comment aider les patients en souffrance ? Cet ouvrage s’attache à tous les âges de la vie, au statut de jaloux aussi bien qu’à celui de jalousé, dans un panorama complet de cette notion polymorphe, qui interroge le rapport à l’autre.
Avec la collaboration des auteurs : Brigitte Blanquet, psychologue clinicienne, maître de conférences UCLY. “La jalousie primaire et l’expérience de la déchirure”, Laurent Labrune, psychiatre, chef de service du Dépt de psychopathologie de l’adolescent, GECPA, co-organisateur. Calin Barna, psychiatre, chef de service de la Clinique de Grésivaudan. Bernard Chervet, médecin psychiatre, psychanalyste SPP, membre titulaire formateur, président de la Société psychanalytique de Paris. Jacques Dufour, psychiatre, psychanalyste membre de la Société psychanalytique de Paris. Sylvie Morel, psychologue, psychothérapeute, formation CNAM psychodynamique travail. Thierry Vincent, psychiatre, psychanalyste.
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Autres parutions
JP.Pinel « Malaise identitaire et dé-sinstitutionnalisation », Dunod.
A paraître : F. Houssier et A. Christaki « Sexualité diabolique et clinique de l¹adolescence chez Freud » in Revue Topique, 2016, N°134.
Colloque Ucly & le Cercle 26 07 en partenariat avec le CRPPC
Lyon le 12 Février 2016
Violences et Malêtre: discriminations et radicalisations, avec René Kaës
Université Catholique de Lyon -Campus Saint Paul – 10, Place des Archives – 69002 LYON
Brigitte Blanquet et Jean-Yves Chagnon nous invitent à les suivre , l’une dans la présentation générale du Colloque qu’introduira René Kaës à partir de sa propre conception des paramètres spécifiques des sociétés hypermodernes, Brigitte Blanquet nous invitant à réfléchir aux transformations des économies psychiques actuelles, qui rendent les limites des identités floues et confus les contrats narcissiques autant que les sexualités, entre exigences surmoïques et injonctions libératrices. Jean-Yves Chagnon nous engagera plus spécifiquement à interroger les problématiques identitaires et le Mal-être qui s’y perçoivent dans le cadre de la criminalité et de la protection de l’enfance.
Le terme de violence convoque un mouvement éruptif qui a pour fonction d’abolir la densité de la parole et de sidérer la capacité de penser. La multiplicité des formes, les appréhensions culturelles, les modes d’expression diversifiés en suspendent une définition évidente. Les violences sont au cœur de nos pratiques en une phénoménologie douloureuse (pathologies, addictions, délinquances, maltraitances, etc.) tout autant que dans une violence liée à la rencontre avec la détresse et l’agonie psychique ou dans la violence même du soin. Cependant de nouvelles configurations ou expressions convoquent en urgence des réponses thérapeutiques, éducatives et sociales renouvelées…D’aucuns ont parlé d’ensauvagement du monde alors que d’autres soulignent le déclin de certaines formes de violence. Beaucoup mettent en avant que les mutations socioéconomiques et technologiques s’accompagnent d’une transformation des économies psychiques. Ces mutations troublent les identités, rendent floues les limites, modifient les contenances, défont les contrats narcissiques et les alliances, perturbent les liens et les psychés, confusent les sexualités, démultiplient les paradoxes entre des exigences surmoïques et des injonctions libératrices. Cette transformation devient source d’un « Malêtre » qui se déduit d’une modification des métacadres psychosociaux dont l’affaiblissement met à mal leurs fonctions structurantes et symbolisantes. L’analyse des processus et des mécanismes à l’œuvre, des modes d’articulation entre les appareils psychiques groupaux et sociaux d’une part, et les appareils psychiques individuels d’autre part, et celle des entraves au travail de pensée seront privilégiés. Comment tant sur un plan sociétal que dans notre pratique clinique, établir ou restaurer les conditions environnementales, relationnelles et psychiques d’un travail d’élaboration ou de transformation des violences ? Cela invite à un renouvellement de la clinique, voire son extension, du moins comme, y invite R. Kaës, à une métapsychologie du troisième type.
Colloque COPES le 5 février 2016 à Rennes
Askoria 2, avenue du Bois Labbé,35042 Rennes cedex
Les Escales du COPES
Entre enfance et adolescence,
Crise ou transition ?
Lors de ce Congrès du COPES, Jacques Dayan nous propose, tenant compte du développement des découvertes en neurosciences de s’appuyer sur les concepts d’adolescence relayées en psychanalyse par Blos, Erickson et Winnicott. Pour ce faire il développera les notions de plasticité, terme très fréquemment employé par Blos, du primat de l’action, de la recherche de risque et surtout l’élément crucial de la recherche d’une forme de sociabilité qui préserve la cohérence du sujet, sa relation ou désir émergent.
Il essaiera ainsi de montrer comment les découvertes développementales sur le cerveau à l’adolescence interrogent mais aussi préservent voire enrichissent les conceptions psycho dynamiques.
En effet, lors du congrès portant sur organicité et psychiatrie nous avons assisté au renouveau d’une tendance qui recherche l’origine des troubles, au moins les plus sévères dans une atteinte cérébrale. L’exemple le plus parlant en est une encéphalite d’origine immunologique découverte assez récemment dont l’expression symptomatique est celle d’une psychose, ou d’une schizophrénie. Ce modèle fascinant rappelle celui au XIXe siècle de la paralysie générale d’origine syphilitique qui représentait le paradigme des affections psychiatriques graves. D’une certaine façon nous sommes passés de l’encéphalite à la psychanalyse pour retourner aujourd’hui à la recherche d’un modèle ou l’atteinte cérébrale signerait les troubles. L’organicité a été recherchée aussi à travers les troubles du spectre autistique et ses relations avec les modifications du génome.
Nous avons introduit un point de vue perspectiviste qui permet selon les affections de privilégier, de lier ou d’associer des modèles différents pour une prise en charge complémentaire. Dans cette conception, la psychopathologie, qui est aussi le nom en psychiatrie d’un abord qui associe voire met au premier plan la perspective psychanalytique, peut prendre à chaque fois une place mais différente selon le contexte et le trouble.
COLLOQUE ARCAD avec la participation de nombreux membres du CILA
INVITATION AU VOYAGE ADOLESCENT
À BORDEAUX LE 2 AVRIL 2016
Emmanuelle Caule, Philippe Givre, Marion Haza, Florian Houssier, François Marty et Anne Tassel vous invitent à les accompagner dans leur conception du périple adolescent et de ses déclinaisons : migration, coup de tête, trip ou voyage intérieur, dont les passages à l’acte s’inscrivent comme errance, fugue et parfois suicides alors que les résistances au voyage adolescent qu’interprètent le retrait phobique adolescent ferment ou préparent autrement l’accès à la nécessaire voie créative du passage entre pubertaire et adolescens.
« Les voyages forment-ils la jeunesse ? » Qu’il s’agisse d’un voyage proche et familier ou dans des contrées éloignées et inconnues, voyage préparé, ou coup de tête, seul ou en groupe, qu’il s’agisse d’un voyage intérieur, dans les méandres de l’introspection adolescente, ou qu’il s’agisse d’un voyage immobile dans les mondes hallucinatoires (le « trip » sous produits), imaginaires ou numériques (livres et Jeux Vidéo), la figure de l’adolescence, fantastique, toute-puissante, mégalomane, héroïque, immortelle et triomphante, ne peut se penser dans l’immobilité ! Les fondements des théories de l’adolescence ne sont pas très loin. Ce sont elles qui insistent toujours sur la dimension processuelle, dans des acceptations, évoluant entre pubertaire et adolescens, confrontation à la sexualité nouvelle sous le sceau de l’archaïque génital entre impasse et accès au projet de
subjectalisation, contraignant l’adolescent à effectuer un travail de création, qui se conçoit comme un « voyage ». Les investissements tant narcissiques qu’objectaux, se construisent progressivement dans un parcours allant, de la scène familiale opposant l’adolescent aux figures parentales potentiellement toxiques, vers d’autres scènes « ailleurs », scènes sociétales, culturelles et « touristiques », comme autant de voyages initiatiques au plaisir de penser et à la rencontre de la complémentarité. Historiquement, les pèlerinages et Croisades ont fondé les sociétés. Ontologiquement, le voyage participe-t-il du processus adolescent ? Inscrit dans l’Histoire, la temporalité, dans l’espace ou dans la pensée, le voyage questionne le processus d’historicisation et de mise en récit du soi adolescent (par les mots : carnets de voyage, journaux intimes ; ou les images : graffitis sur les trajets quotidiens ou bien selfies aujourd’hui !) Le voyage se retrouve dans les mythes (Œdipe marche à l’encontre de son Père) ainsi que dans les productions culturelles actuelles autour de l’adolescence. Combien d’œuvres chères à la jeunesse mettent en scène le voyage dans le temps (de Retour vers le Futur à Project Almanach), dans l’espace (de 2001, l’Odyssée de l’espace à l’Odyssée… de Pi !), en 3D, etc ? Le voyage s’inscrit donc dans divers registres de la « migration adolescente » (F. Richard).
Dans le registre psychopathologique, le voyage nous convoque, du côté de l’errance et de la fugue, mais aussi du côté des séjours thérapeutiques et du « dépaysement psychique » dont ils tracent la voie. Sans oublier les adolescents qui ne peuvent pas partir, se séparer, quitter le refuge infantile et symboliquement assouvir les pulsions meurtrières et sexuelles. L’adolescent en crise narcissique et identitaire, court le risque de ce voyage « immobile ». Il témoigne de son incapacité à voyager dans sa réalité psychique, mais aussi dans le transgénérationnel, dans le chaos de ses expériences traumatiques passées ou actuelles, en produisant des actes, en agissant des conduites dangereuses. L’adolescent en souffrance est phobique du voyage : replié sur son corps propre, ressenti comme douloureux, honteux, étranger, le voyage intérieur le pousse à se concentrer sur la nécessité funambulesque de le mettre à l’épreuve, de l’attaquer pour mieux le sentir, le contrôler. Seul, sans aide extérieure, l’adolescent est condamné à mort : fin du voyage !
Enfin, comment ne pas interroger le voyage en psychothérapie, chez l’adolescent mais aussi chez le psychanalyste qui se met à rêver avec lui. Le processus thérapeutique lui-même n’est-il pas, pour Freud, conçu comme un voyage auquel invite la consigne de l’association libre : « Donc, dites tout ce qui vous passe par l’esprit. Comportez-vous à la manière d’un voyageur qui, assis près de la fenêtre de son compartiment, décrirait le paysage tel qu’il se déroule, à une personne placée derrière lui. » (1910) ?
LA TETE HAUTE (2015) d’Emmanuelle Bercot écrit par Emmanuelle Bercot et Marcia Romano avec Catherine Deneuve, Rod Paradot et Benoît Magimel .
« La tête haute » d’Emmanuelle Bercot met en scène Malony, jeune garçon de 6 ans au début du film dont l’histoire et le parcours chaotique nous imposent un décentrement de l’aspect purement phénoménologique de la violence vers une fine appréhension des mouvements internes qui animent enfants, adolescents et les adultes qui les entourent. Il est ainsi question de rencontres, de liens, d’attachements. Une des questions soulevées par ce film est ainsi celle de la violence et de son traitement. La violence est plurielle dans ce film qui témoigne avec justesse de la blessure qu’elle revêt et de ce qui ôte toute harmonie entre les personnes. La manière même dont est tourné le film dans la succession abrupte des scènes nous renvoie à cette dysharmonie et à la violence ressentie par l’enfant puis l’adolescent. La violence de l’enfant, de l’adolescent s’inscrit dans le cadre de relation avec l’environnement qui contribue à organiser son développement. Le film rend compte avec force de la nécessaire position d’étayage dans l’accompagnement des adolescents en souffrance comme ce qui offre une possibilité identificatoire permettant la sortie du vécu abandonnique. Il s’agit de travailler avec le transfert et le besoin d’autorité de l’adolescent en proposant un modèle identificatoire. La juge, l’éducateur ont permis un attachement sécurisant grâce à une ténacité permettant de tenir un cadre contrebalançant l’attitude d’une mère qui ne parvient pas à s’identifier aux besoins tant affectifs que physiques de son fils. Ténacité s’exprimant dans une continuité des repères et une stabilité du lien permettant alors à Malony de trouver une contenance et donc de se distancier de l’excitation et découvrir la latence. C’est de la permanence de l’objet et du sentiment de sécurité issu de cette permanence physique, émotionnelle, de la fiabilité et solidité de l’objet ainsi que sa résistance aux attaques dont il est question. Les limites sont alors structurantes et permettent l’émergence du désir en lieu et place de l’excitation. Ce film fait écho à une certaine clinique de situations familiales caractérisée par des carences identitaires et affectives entre parents et enfants, des situations où il existe peu de différenciation entre l’attitude des parents et celle des enfants. Ce film est aussi l’illustration que le passage à l’acte quel qu’il soit peut être une voie de décharge aux conflits, une voie de figuration des conflits irreprésentables autrement. C’est un film sur l’attachement l’importance de l’objet dans ce qu’il apporte de sécurité et de protection. Il s’agit de donner à l’enfant les moyens psychiques pour faire face. Le facteur éducatif est ici pensé comme un outil thérapeutique. Alors, les limites posées deviennent structurantes et permettent l’émergence d’un désir. La relation thérapeutique avec des adultes (quelle que soit la fonction de l’adulte : éducateur, juge, enseignant…) est centrée sur les affects. C’est quand l’enfant/ l’adolescence parvient à nouer un lien avec un adulte qui fait référence qu’il peut penser sa relation qui le lie avec sa propre famille en en constatant l’écart. Et cela est d’autant plus réalisable par la diffraction du transfert permise par la présence de plusieurs adultes à des places et fonctions diverses limitant ainsi la menace de la rencontre. La proposition du film est à comprendre du côté de l’espace offert à Malony pour se réapproprier ses contours, trouver une consistance et mettre tout cela au service d’un projet (sans pour autant présager de la réussite de celui-ci, nous pensons là plus particulièrement à la paternité de Malony à la fin du film). C’est un plaidoyer pour l’éducation et l’attachement en considérant l’importance et la nécessité des limites et l’intérêt de l’autorité. L’autorité n’est pas sadisme, faut-il le rappeler? Il s’agit d’aider l’enfant à développer la capacité d’attendre, de différer. Il ne s’agit donc pas de sanctionner ou réprimer. Tout cela nécessite bien sûr la confiance suffisante dans les autres et en soi-même ce qui fait souvent défaut à l’adolescence et particulièrement chez des adolescents au parcours proche de celui de Malony. C’est aussi prendre en compte le nécessaire ajustement des adultes aux fragilités de ces enfants et adolescents. Texte de Valérie Discour, Janvier 2016. |