Edito | Lettre du Président

Dans le film « Sage homme », Léopold, âgé de 19 ans, voit son monde s’effondrer après avoir raté le concours d’entrée en faculté de médecine. Honteux, il décide de taire cette mauvaise nouvelle à son entourage et s’inscrit sans grande conviction dans une école de sages-femmes, espérant reprendre plus tard le cursus tant désiré. Très peu motivé, il ne tarde pourtant pas à voir ses idées préconçues sur cet univers dominé par les femmes évoluer après sa rencontre avec Nathalie, une maïeuticienne expérimentée qui sait trouver les mots justes pour toucher le jeune homme. A ses côtés, Léopold se met à apprécier ce métier rempli de belles surprises : Nathalie accompagne la gestualité de son poulain en lui apprenant comment sortir un nourrisson du ventre de sa mère, soit un superbe moment partagé. Le refrain est connu, la psychanalyse est une maïeutique, naître à soi-même étant ici plutôt un équivalent symbolique de devenir sujet de sa vie.

Ce beau film, émouvant comme un bébé qui vient au monde, est un récit initiatique pour un jeune homme qui entre dans la vie ; l’adolescence n’est-elle pas parsemée de ces rites au hasard des rencontres que le monde offre spontanément ? Ces moments de bascule interne parlent de l’émotion d’un moment de transmission, en tout contact avec une passation de savoir-faire et de savoir être. La fin d’adolescence serait ainsi scandée par ces effets de rencontre, autant de points de contacts transférentiels au cours desquels, lentement et inconsciemment, la pièce tombe : responsabilisation de soi-même, acceptation d’une altérité plus complexe, maniement du couple idéalisation/chute de l’idéal, entre autres.

Puisque nous évoquons la transmission, deux belles nouvelles éditoriales sont arrivées en cette fin d’année ; la parution de l’ouvrage consacré aux travaux de François Marty, ancien président du CILA et psychanalyste d’adolescent de renom ; et celle à venir du Vocabulaire psychanalytique des processus adolescents, émanation d’un groupe de travail au sein du CILA depuis quelques années désormais. Vous trouverez dans cette newsletter les couvertures de ces deux ouvrages hautement recommandables, y compris pour offrir ! Mais ce n’est pas tout ; vous trouverez également deux annonces de colloque, un consacré aux parents d’adolescents et celui, annuel, du Cila le 16 mars prochain, consacré aux agirs à l’adolescence.

Bonne année à toutes et à tous !

 

Florian Houssier, Président du CILA

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!! PROCHAIN COLLOQUE !!

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Agirs à l’adolescence : avec ou sans fantasme ?

Colloque en formule hybride

(présentiel sous réserve de places et distanciel)

Le 16 mars 2024 à l’USIC 18 Rue de Varenne, 75007 Paris

Inscriptions : Cliquez ici

L’adolescent, siège d’une pulsionnalité brute, est parfois comme privé de parole, mobilisant de façon régressive les champs des agirs : attaques du corps, conduites risquées, violences, anorexies, tentation suicidaire, etc., sont le quotidien de nos pratiques cliniques.

Malgré certaines découvertes comme l’acte manqué, Freud a laissé la question des agirs particulièrement ouverte ; la polysémie actuelle de la nomination des actes dans le champ clinique (passage par l’acte, actuation, mise en acte, acting out, recours à l’acte, agir, réalis-action, etc.) témoigne de l’impression de flou conceptuel initial. Plusieurs interrogations cliniques restent pourtant d’une brûlante actualité : quel rapport entretiennent les actes avec la vie psychique ? Sont-ils à même de mobiliser le sujet quant à ses capacités de symbolisation et de fantasmatisation ? Une confusion s’est immiscée dans un certain nombre d’écrits concernant la place du fantasme au moment de la réalisation de l’acte. Ce malentendu consiste à considérer que tout acte symptomatique se fait au détriment de la pensée en abrasant la représentation. Or, si cette éradication de la pensée peut souvent être imputée au passage à l’acte, il n’en va pas de même pour d’autres actes, dont l’acting out. Pour ceux-ci, l’acte et la pensée ne s’opposent pas mais interagissent au moment même de l’accomplissement de l’action. En revanche, ce type d’acte repousse un processus élaboratif qui, s’il avait pu se développer, aurait empêché l’acte d’advenir ou lui aurait donné une autre forme.

Nous différencierons notamment les actes ayant conservé une valence objectale, représentant un appel à l’environnement, des actes à valence narcissique tendant à éradiquer l’autre en tant qu’objet total et humain, visant avant tout à tenter de figurer des traumatismes précoces. Cependant, davantage que la capacité à fantasmer, c’est la possibilité de dire qui est remplacée par l’acte.

Ce colloque, qui tend à mettre en évidence la vitalité et le sens des agirs adolescents, par-delà leur apparente répétition parfois décourageante, s’adresse à tous les professionnels mobilisés par cette clinique.

 

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