
Le Samedi 7 juin 2025
à l’ASM 13 (salle 103) 11, rue Albert Bayet 75013 PARIS
EN PRESENTIEL ET EN VISIO-CONFERENCE
ARGUMENT
En contrepoint du groupe familial, les groupes de pairs acquièrent, à l’adolescence une place nouvelle : au collège, au lycée, dans les diverses activités, organisées ou informelles, par les amitiés, entre filles, entre garçons et mixtes, sur les réseaux sociaux, dans la codification rituelle des rallyes comme à la marge dans les cités ; à l’adolescence, les appartenances groupales sont multiples et polymorphes. Au-delà de ce constat, quels sont les enjeux psychiques du groupe à l’adolescence ? Le groupe est un espace intermédiaire identificatoire, homogénérationnel, à la confluence des axes narcissiques et objectaux. Il est partie prenante du travail de dégagement des imagos parentales tout en ouvrant un espace de subjectivation, par le jeu des expérimentations amicales ou amoureuses. Avec les notions de « groupalité interne » et d’ « appareil psychique groupal », qui rendent comptent de la contribution des groupes à la structuration du psychisme, R. Kaës a proposé un cadre conceptuel pour en penser les spécificités à l’adolescence. Les narcissismes individuels, menacés par la perte des idéaux infantiles et les interdits oedipiens pubertaires, se trouvent réconfortés par l’illusion groupale et les fantasmes d’auto-engendrement partagés, impliquant un travail de culture adolescente préalable à l’inscription dans la filiation. Cet appui sur le groupe de pairs participe du jeu de passage entre les investissements auto-érotiques et hétéro- érotiques.
Ce colloque s’adresse à tous les cliniciens qui sont confrontés sur le terrain aux enjeux de « groupalité virtuelle » (échanges de stories, de vidéos, groupes de jeu en ligne, etc.), comme aux groupes d’adolescents agis par des mouvements régressifs passant par le harcèlement, des passages à l’acte transgressifs ou encore des revendications identitaires radicales. Ce colloque explorera aussi la puissante affinité entre la groupalité et le processus adolescent à travers l’efficacité des groupes thérapeutiques (psychodrame, ateliers à médiation, groupes de parole), constituant un levier thérapeutique essentiel dans les prises en charges institutionnelles.
Ce colloque sera l’occasion de la présentation du
« Vocabulaire psychanalytique de la clinique adolescente », ouvrage du Cila dirigé par P. Givre et F. Houssier chez In Press.
PROGRAMME
9h : Accueil
9h15 : Introduction : P. Givre
Président de séance : J.-Y. Chagnon
9h30 : J. Bordet : Du réseau ouvert au groupe fermé. Les groupes d’adolescents dans les quartiers populaires
10h : P. Benghozi : Approche groupale de l’adolescence chrysalide
Discutant : F. Marty
10h30-10h45 : Pause
10h45 – 12h15 : Table ronde, l’adolescent et ses groupes
P. Drweski : Les théories complotistes à l’adolescence dans les groupes
A. Brault : « Arrête tes jouissements ! ». La chorale au service du travail de la mue
F. Houssier : Groupe de pairs et délinquance Discutant : J-Y. Le Fourn
12h15-14h : Pause déjeuner
Présidente de séance : M. Haza-Perry
14h : J-B. Chapelier : Du primat du phallus à la complémentarité des sexes
14h30 : M. Ravit : Dynamique de la violence sexuelle en groupe
Discutante : B. Blanquet
15h-15h15 : Pause
15h15-16h45 : Table ronde, les groupes thérapeutiques
E. Caule : Groupalité et anorexie : l’insoutenable lourdeur de l’autre
A. Morel : Le psychodrame psychanalytique individuel en groupe
A. Maurin : Le complexe de Naruto Discutant : G. Sharman
Conclusion : F. Houssier

